lundi 19 décembre 2011
mercredi 3 février 2010
En fin de compte...
En fin de compte
Tu as toujours su qui j’étais
Pourquoi soudain ces larmes, ma tendre?
Tu avais dit que sur une roue
Nul lierre ne saurait prendre
En vain, tant de soie froissée.
C’est ainsi
Du chagrin ne fais pas un manège
Passe la prochaine colline éclairée
Mon empreinte s'effacera
Et comment! de ton oreiller
Comme un pas sur la neige
Je vais briser ma guitare
De ténèbre noire trop pleine
De longue date je crains ma mélopée
Elle remue en moi des gènes
Du Danube
Et je m’écoule, même sans bouger
Et pourtant
Mienne, l'aurais-tu jamais été
Si je n’étais qu’un soldat dans l’armée des hommes?
Tu avais dit que vraiment
Je ne savais compter l’argent
Et que néant était tout ce que j'offrais.
(Refrain)
En fin de compte
Tu as toujours su que j'étais une cigale
Une broche qui s'épingle mal
Que le souffle le plus léger
Pouvait m'emporter
Qu'à mi-mot je m’interromprais
Et ne me retournerais
Jamais
Tu alignes dans ta vitrine
Un monde fin de porcelaine
Mais je suis une pièce sans filigrane
Attends, c’est un conte de fées
Que tu t'imagines
Te fallait-il vraiment ce tzigane?
Non, mon âme...
Ce n’est qu’à l’automne
Qu’éclatent les couleurs des frondaisons
Toutes se ressemblent à l’été vert
En fin de compte tu savais
Très bien qui j’étais
A quoi bon ces larmes, belle femme?
Tu as toujours su, mon cœur
Que j’étais un paillasse
Que mon chapeau n'était qu'une tente
Et mes lèvres, des oiseaux moqueurs
Mais que mon oeil était muet
Que j’étais un manteau à deux faces
Que j’étais un Monsieur Foutriquet
Et rien de plus
Adapté de Djordje Balašević, Na posletku, le 17 septembre 2009.
Libellés : poèmes, traduction, Vers
dimanche 31 janvier 2010
A Sophie
I
Tu es belle comme il n’en est guère
Entre les nymphes de terre ou d’eaux.
C’est ta parure la plus altière,
Ce corps si tendre qui tantôt
Plonge, scintille et se balance
Comme la vie y mène sa danse.
II
Tes profonds yeux, planètes jumelles
Plongent le sage dans la stupeur
Par leur feu clair et doux comme miel
Qu’attisent des souffles de bonheur
Qui, telle une volée de zéphyrs,
Ont de ton âme fait leur empire.
III
Si chaque visage que reflètent
Ces yeux doit en pâlir de joie,
Si l’âme vacillante est défaite
Rien qu’au seul son de ta voix,
Ne t’étonne pas si ton murmure
Fait de mon coeur un fruit trop mûr.
IV
Comme la rosée au premier air,
Comme une mer trop agitée,
Comme l’oiseau qu’effraie l’éclair,
Comme tout ce qui, remué, se tait,
Comme lorsqu’une vision nous vient,
Tel est mon coeur auprès du tien.
(Adapté de Shelley, «To Sophia (Miss Stacey)», dans la solitude de Vrdnik, été 2009.)
Original:
Percy Bysshe Shelley
To Sophia (Miss Stacey)
I
Thou art fair, and few are fairer
Of the nymphs of earth or ocean;
They are robes that fit the wearer
Those soft limbs of thine, whose motion
Ever falls and sifts and glances
As the life within them dances.
II
Thy deep eyes, a double planet,
Gaze the wisest into madness
With soft clear fire, the winds that fan it
Are those thoughts of tender gladness
Which, like zephyrs on the billow,
Make thy gentle soul their pillow.
III
If whatever face thou paintest
In those eyes, grows pale with pleasure,
If the fainting soul is faintest
When it hears thy harps wild measure,
Wonder not that when thou speakest
Of the weak my heart is weakest.
lV
As dew beneath the wind of morning,
As the sea which whirlwinds waken,
As the birds at thunders warning,
As aught mute yet deeply shaken,
As one who feels an unseen spirit
Is my heart when thine is near it.
Libellés : poèmes, traduction, Vers
jeudi 28 janvier 2010
Šta li one rade subotom uveče?
Dok vozim kroz kišnu i ledenu noć
Neke se kupaju dimom i zvukom,
Neke tek počinju diplomski rad
Neke se ogrću nečijom rukom
Neke još nisu ni pošle u grad
A sa mnom se zabavlja ledena noć
Neke i subotom, eno, spavaju
Ja sakupljam snove koje ne pamte
Poneka brine o zadnjem tramvaju
Ko joj je skuckao: mala, čekam te?
Dok vozim kroz kišnu i ledenu noć
Na radiju cvili simfonijski čas
Tišinu tek nagrize moj Arvo Pert
A za njim zatutnji narodnjački dert
Ili zariba rep ko obesni pas.
Ko vam odredi ritam, njegova noć.
Neka se miluje, neka se svadja
Neka muškarca zamenila mišom
Neka se moli neumesno, krišom
Nekoj se potomak napokon radja
Dok vozim kroz kišnu i ledenu noć
U selu bez imena bdi Paraskeva
I toči vodu za plodnost, i oči,
No voda se samo žednima toči,
Kome ćeš ikada ti biti keva?
I ti voziš sa mnom kroz ledenu noć.
(8.3.2009, u noćnoj vožnji Sremom)
lundi 25 janvier 2010
Viatique
Et l'on démarre de bonne heure, écarquillé,
Frissonnant dans le noir, n'importe la saison,
Sous-marin terrestre avec ses cadrans rouges,
Ses feux, ses yeux sans horizon.
Et l'on se signe.
Reverrons-nous la maison?
Sais-tu l'architecte, et toi l'ingénieur,
A quoi ressemble ton monde quand tu dors?
As-tu bien suivi les lignes de ton plan,
As-tu touché l'armure, effleuré les bords
De ce béton
Qui nous inclut dans sa mort?
Je m'arrêterai au col, je le sais
Pour que le vent m'ébroue et m'éveille
Le vent vivant, mon dernier messager
Entre la terre obscure et vieille
Et mon métal.
Je crois encore aux merveilles.
(Griffonné une veille de départ. 24 juin 2007.)
lundi 18 janvier 2010
Софији
I
Лепша си од лепих вила,
Чаробница тла и вода.
Одева те као свила
То тело твоје кад хода,
Па заноси и светлуца
Јер у њему живот куца.
II
Очи твоје, два угарка,
Воде мудрог до пропасти
Јарком ватром коју џарка
снатрење о нежној сласти
Што пребива и певуши
У отменој твојој души.
III
Ако лица што сусрећеш
од сласти просто пребледе,
Ако душа због те среће
Као мала мачка преде,
Не чуди се кад говориш
Што ми намах ум разориш.
IV
Као роса сабазорна
Као море кад се љути
Као птице после грома
К’о све здрмано што ћути
Као привиђења дим
Такав сам кад те видим.
По Шелију, у врдничкој самоћи, лета 2009.
--
Оригинал:
Percy Bysshe Shelley
To Sophia (Miss Stacey)
I
Thou art fair, and few are fairer
Of the nymphs of earth or ocean;
They are robes that fit the wearer
Those soft limbs of thine, whose motion
Ever falls and sifts and glances
As the life within them dances.
II
Thy deep eyes, a double planet,
Gaze the wisest into madness
With soft clear fire, the winds that fan it
Are those thoughts of tender gladness
Which, like zephyrs on the billow,
Make thy gentle soul their pillow.
III
If whatever face thou paintest
In those eyes, grows pale with pleasure,
If the fainting soul is faintest
When it hears thy harps wild measure,
Wonder not that when thou speakest
Of the weak my heart is weakest.
lV
As dew beneath the wind of morning,
As the sea which whirlwinds waken,
As the birds at thunders warning,
As aught mute yet deeply shaken,
As one who feels an unseen spirit
Is my heart when thine is near it.
Libellés : poèmes, traduction, Vers, Српски
jeudi 17 décembre 2009
Berceuse pour un garçon (Djordje Balašević)
On te contera peut-être un jour
que j'étais un Dieu sait quoi,
Mon poussin, mon petit canard.
Ils gloseront, les avantageux
Quand je n'y serai plus pour me défendre
Et ils auront beau jeu.
Ils te parleront de traversées
Ceux qui jamais n'ont levé l'ancre.
Que suis-je pour eux qu'un rafiot hanté?
Ils soutiendront, l'oeil scintillant,
Que j'ai tremblé face au dragon
Ils l'ont vu, eux, de leur planque.
Mais tu te dis: d'où tant de rides?
L'oeil s'embue de poussières
Il fait tempête là-haut
Où nous fûmes bien peu à arriver
Je sais que tu rêves une mer de chandelles
Et des pas sur ce quai
Tu y étais, là-bas, dans ma prunelle.
Ils te diront, ceux-ci ou d'autres
— La perfidie scintille comme un rubis —,
Comment l'écho de mon rire résonne
Et ils feront des serments frelatés
Picorant comme des pies
Mes paroles mal relatées.
J'ai compté les hommes du haut de la croix,
La règle et les exceptions.
Partout une espèce ratée,
Seuls de rares trouvent des rares.
Je sais que tu rêves de résurrection,
Une silhouette frêle...
Tu y étais, là-bas, dans mon souffle.
On te racontera n'importe quoi
— Aux meilleurs, on ne passe rien —,
Mon poussin, mon petit canard.
Et tant de souris dans leur bocal
S'annonceront comme témoins
D'une téméraire quête du Graal.
Je ne sais plus, Dieu me pardonne,
S'il me faut redouter
Ou me réjouir
De greffer sur toi
Ce fardeau de l'exception.
S'il n'est déjà trop tard...
Car je sais que tu rêves de rimes,
De cris et de silence muet.
Tu as été partout
Dans mon tout.
Mon poussin, mon petit canard.
Mon lionceau!
Libellés : traduction, Vers
jeudi 1 janvier 2009
La Voïvodine absolue (nostalgie)
C'est le premier de l'An. D'autres se projettent en avant par des résolutions. Moi, toutes les allusions me rejettent en arrière. Un peu de gueule de bois, quelques restes de neige dans les rues, et nous revoici dans les bringues hivernales des années 90, sous l'embargo et au son lointain des kalachnikovs.
Cette année-là (1994), alors que la guerre fait rage en Bosnie, qu'en Serbie l'essence se vend au litre dans des bouteilles de coca, et que les Occidentaux font chauffer leurs bombardiers, la "Ruelle enfumée" (Garavi sokak) tournait un clip canaille avec les moyens du bord.
(Refrain)
Moi, toujours, je bois du vin.
C'est préoccupant!
Et suis aimé d'une fille gentille
Comme auparavant.
Et mon chapeau est de travers
Mais c'est pas gratuit
Cela m'est resté,
resté de ma grand-mère...
Ja i dalje pijem vino,
ne znam šta mi je,
mene ljubi cura fina
k'o i ranije
i na krivo šešir nosim
ali ne za džabe,
to je meni ostalo,
ostalo od babe...
Garavi sokak, Perlez.
Quelle santé! Comment voulez-vous, après ça, qu'on ne vous bombarde pas?
vendredi 26 décembre 2008
Robert Brasillach: Psaume II / Psalam II (prepev)
Psaume II
Vous avez fait le ciel pour vous-même, Seigneur
Et la terre d'ici pour les enfants des hommes
Et nous ne savons pas de plus réel bonheur
Que les bonheurs cernés par le monde où nous sommes
Nous voulons bien un jour célébrer vos louanges
Et nous unir aux chants de vos désincarnés,
Mais vos enfants, Seigneur, ils ne sont pas des anges
Et c'est aux coeurs d'en bas que le coeur est lié...
Pardonnez-nous, Seigneur, de ne pas oser croire
Que le bonheur pour nous ait une autre couleur
Que la joie de la source où nos bouches vont boire
Et du feu où nos mains recueillent la chaleur.
Pardonnez-nous, Seigneur, dans nos prisons captives
De songer avant tout aux vieux trésors humains,
Et de nous retourner toujours vers l’autre rive
Et d'appeler hier plus encore que demain.
Pardonnez-nous, Seigneur, si nos âmes charnelles
Ne veulent pas quitter leur compagnon le corps,
Et si je ne puis pas, ô terre fraternelle,
Goûter de l'avenir une autre forme encor.
Car les enfants pressés contre notre joue d'homme,
Les êtres qu'ont aimés nos coeurs d'adolescents
Demeurent à jamais devant ceux que nous sommes,
L'espoir et le regret les plus éblouissants.
Et nous ne pourrions pas, pétris de cette terre,
Rêver à quelque joie où ne nous suivraient pas
La peine et le plaisir, la nuit et la lumière
Qui brillaient sur le sol ou marquèrent nos pas.
30 octobre 1944.
###
Psalam II
Nebo stvoriste za sebe, Vladiko,
A zemlju odrediste za ljudski soj
I bolju sreću ne poznade niko
Od sreće skupljene na zemlji ovoj.
Da vam spevamo hvalu, to bismo,
I bestelesnima panihide,
No vaša smo deca, al'andjeli nismo
I k ovdašnjim srcima srce nam ide.
Oprosti, Vladiko, što nemamo volju
Da u sreći poznamo i drugu boju
Od radosti vrela gde usta nam piju
i vatre gde nam se hladne ruke griju.
Oprosti, Vladiko: u apsani ovoj
Sanjamo prastari ljudski djerdan,
Okrećuć' se svagda ka obali onoj,
Prizivajuć' juče a ne sutrašnji dan.
Oprosti, Vladiko, što putena duša
Neće da napusti telo, svog druga
I što ne mogu, o zemljo sestro,
Budućnosti dati privida druga.
Jer deca koju privismo uz obraz svoj,
I sve što zavoleše srca dečačka,
Zanavek će ostati za naš ljudski soj
Nade i žalosti najsvetlija tačka.
I ne umemo, od ove zemlje zdani
Sanjati radosti gde nam to sve fali:
I bol i užitak, i noći i dani
Što sijaše na tlu kojim smo hodali.
Rober Brazijak, "Frenske pesme", 30. oktobar 1944.
mercredi 20 décembre 2006
St Nicolas Velimirovitch : L'amour, prière la plus durable
Là où est l'un, il n'est point d'amour. Où deux sont unis, il n'y a qu'une lueur d'amour. Où trois sont unis, là est l'amour. Ton nom est amour, car Ton nom est la Trinité une.
Si Tu étais un, Tu ne serais ni amour ni haine.
Si Tu étais deux, Tu serais alternance d'amour et de haine. Mais Tu es trinité, c'est pourquoi Tu es amour, et en Toi il n'est ni ténèbres ni revirements.
L'amour ignore le temps et l'espace. Il est hors du temps et hors de l'espace. Pour lui un jour est comme un millier d'années, et le millier d'années comme un jour.
Quand je suis uni à Toi par l'amour, alors il n'est ni ciel ni terre: il n'existe que Dieu. Il n'est plus de je et de tu, non plus: il n'existe que Dieu.
L'amour a trois hypostases: virginité, connaissance et sainteté. Sans la virginité, l'amour n'est pas miséricorde, mais égoïsme mondain et passion. Sans la connaissance, l'amour n'est pas sagesse mais folie. Sans la sainteté, l'amour n'est pas puissance mais faiblesse. Quand passion, folie et faiblesse s'unissent, il se crée un enfer que le diable appelle son amour.
Lorsque mon âme est une jeune fille très pure, et ma conscience une sagesse clairvoyante, et mon esprit une conscience vivifiante, alors je suis amour qui s'unit à Ton amour. Par l'amour je Te vois comme moi-même, et Tu me vois comme Toi-même.
A travers l'amour, je ne regarde plus moi-même, mais uniquement Toi. A travers l'amour, Tu ne te regardes plus, mais ne regardes plus que moi.
L'amour se sacrifie, et il ne ressent pas son sacrifice comme un don, mais comme un gain.
Enfants de cette terre: le mot amour est la plus longue des prières.
Existe-t-il un amour terrestre? me demandent mes voisins. Oui, il existe autant que le Dieu terrestre! L'amour terrestre brûle et se consume. L'amour céleste brûle sans jamais s'épuiser. L'amour terrestre, comme toutes choses terrestres, n'est qu'un rêve, une énigme d'amour, Autant les idoles ressemblent à Dieu, autant l'amour terrestre ressemble à l'Amour. Autant la fumée ressemble à la flamme, autant votre amour ressemble à l'amour divin.
Quand vous échangez une pièce d'or contre des sous, vous n'appelez plus vos sous de l'or, mais des sous. Pourquoi alors appelez-vous amour et non cendres un amour divin, réduit et broyé en cendre par le temps et l'espace?
Seigneur, rends-moi digne de l'amour par lequel Tu vis et donnes la vie.
Rends-moi digne de Ton amour, seigneur, et je serai délié de toutes les lois.
Infuse Ton amour en moi, et l'amour m'infusera en Toi.
(1922.)
Related Tags: Prières, Vers, Despotica
samedi 15 avril 2006
Roy Harper: The Black Cloud of Islam
Roy Harper
» The Black Cloud Of Islam
I'm sick to the teeth of the news on the screen
of hisbullah scum and jihad the obscene
whose men plant the bombs and then live feeling free
to watch women and children be killed on T.V.
which satan delivers a child a death curse
in the name of a worn out collection of verse
I've not read the book so I cannot recite
but I'd bet Salman Rushdie is just about right
underneath the black cloud of islam
What kind of publicity needs so much blood
that's not for some sad diablical god
selling himself as a two-bit Macbeth
as the expect in sentencing cousins to death
and what kind of god can this be anyway
that you have to prostrate to him five times a day
with hate in your heart and a gun in your hand
is force the only thing to understand
underneath the black cloud of islam?
and the butchers who've got all this blood on their hands
are the ones who need god to be stood where he stands
blessing this kidnapping, murder and war
with books written hundreds of ages before
and woman in veils walking paces behind
doesn't sit easy in my mind
it speaks of oppression and no other choice
that rigid compliance with the loudest voice
underneath the black cloud of islam
You can put a lead bullet clean through this guitar
'cos I'm not overjoyed with the story so far
sharing a world with the nutters of god
is as good as being six feet under the sod
words that are written are all here to say
and these are the latest there are anyway
and I am the prophet so don't believe me
I'm the same as the old ones expect that I'm free
to give you a piece of my mind which is this
you're the worst of jehovas blind witlessnesses
with your feet in the door of the deepest abyss
which is underneath the black cloud of islam
http://lyrics.rare-lyrics.com/R/Roy-Harper/The-Black-Cloud-Of-Islam.html
♪ Roy Harper Lyrics -- ( The Black Cloud Of Islam Song Lyrics )
mardi 5 avril 2005
Lettre à Mademoiselle Irina à l’occasion de son dixième anniversaire
Ma demoiselle a dix ans.
Presque mûre et pourtant verte!
Voici l’âge rayonnant
Qu’on dit les deux mains ouvertes!
Elle est venue sans un bruit
Aux premiers jours d’un beau printemps
Ô le magnifique fruit
Si attendu, si surprenant!
Mad’moiselle est solitaire:
Un diamant sur une bague
Elle se croit toute seule sur terre,
Ma demoiselle, comme tu divagues!
Mad’moiselle a des copains:
Nains et lutins à la douzaine,
Et les héros des temps anciens
Et les renards de La Fontaine
Mad’moiselle a une soeur
Qui l’accompagne dans tous ses jeux.
Elle est douce comme du beurre,
Elle est la fée des jours heureux.
Mad’moiselle a Célina
Et Célina c’est sa guitare.
Et des livres, tout un tas,
Pour toute la vie et pour plus tard!
Mad’moiselle se dit vilaine,
Elle voudrait ne plus se voir:
C’est le bon plaisir des reines
Que révoquer leurs miroirs!
Mais un jour ma demoiselle,
Ma douce fille si blonde et pleine,
Sentira pousser ses ailes
et oubliera ces menues peines.
Se souviendra-t-elle du temps
Où sa frimousse rose et alerte
Avait l’âge rayonnant
Qu’on dit les deux mains ouvertes?
Son papa, le 5 avril 2005.
mardi 15 mars 2005
La fanfon du feveu fur la langue (pour Xenia)
pour corriger le défaut de prononciation de Xenia
J’ai un cheveu sur la langue,
Toute petite j’aimais bien ça !
Mais il m’embête ce ch’veu-là
Depuis que je suis une grande.
Comment s’en débarrasser
Quand on n’peut pas le couper ?
Que faut-il que je lui dise
Pour qu’il se fasse la valise ?
Il faut dire des mots qui chantent,
Qui sifflent derrière les dents
Pleins de syllabes sonnantes
Qui l’énervent énormément !
Il faut dire : « chatte en chemise »
Pour voir comme ça l’épuise !
Il faut le saucissonner
Avec des sons bien sonnés !
Il y en a mêm' qui chuchotent
plein de choses rigolotes :
« Tu chiffonnes ton fichu
Quand tu te couches dessus ! »
« J'ai connu un chat chinois
qui avait l'accent niçois ! »
« J’ai une sœur, elle est si chou,
ses bisous sont mes bijoux ! »
Quand je dis ces mots qui chuintent
Mon cheveu pousse des plaintes.
Quand j’en aurai assez dit
Mon cheveu sera parti !
lundi 28 février 2005
Chaunes : "Je rêve au grand Cyrus, à la grande Syrie..."
Je rêve au Grand Cyrus à la Grande Syrie
à Hérode le Grand aux tyrans d’Illyrie
aux Grands Mogols et au Grand Turc aux grands dadais
qui gouvernaient le monde assis sous leurs grands dais
Je rêve à Alexandre et son Alexandrie
au grand Pompée aux grands Césars aux tsars parfaits
à Pierre et à Catherine et à leurs palais
au Grand Siècle et à la guirlande de Julie
et à Monsieur le Grand et à Mademoiselle
au Grand Arnaud à Frédéric aux Empereurs
et à la Grande Armée d’illusions éternelles
Le grand Brummel est mort paraît-il dans un bouge
Je nie au Grand Soufi sans turban la grandeur
Près de la Grande Bleue où je bois mon gros rouge
(à la Grande Motte
près du Grand Travers)