29.XI.2012: la fin du Tribunal pénal international de La Haye
Ce jeudi 29 novembre 2012, le TPI de La Haye a libéré Ramush Haradinaj, ex-premier ministre du Kosovo "indépendant", pour insuffisance des témoignages à charge.
Or, justement, au fil du processus, 19 témoins potentiels sont morts! D'autres ont refusé de témoigner, préférant la prison.
Ceci intervient à peine plus d’une semaine après que le même tribunal a libéré en appel les généraux croates Gotovina et Markač de toute responsabilité dans l'opération "Tempête", la plus vaste épuration ethnique de la guerre ex-yougoslave: 250'000 Serbes chassés de leurs foyers en 4 jours d'août 1995, plus de 10'000 morts et disparus.
Il s'avère donc que personne n'a bombardé les civils serbes en Krajina pour les faire partir, puisque personne n'en répond. Que personne n'a torturé et tué les Serbes au Kosovo, puisque personne n'en répond.
Si personne ne l'a fait, c'est qu'ils se sont expulsés, torturés, bombardés et massacrés tout seuls!
Voilà à quoi aboutit, 19 ans après sa création, ce fameux tribunal qui était censé — souvenez-vous-en, citoyens amnésiques! — instaurer l'ère de la justice internationale et punir les criminels de guerre partout dans le monde.
Au lieu d'instaurer une ère nouvelle, il en a restauré une ancienne: celle, qu’on croyait révolue, des tribunaux d’inquisition totalitaires créant eux-mêmes, selon leurs besoins, les lois et la réalité même. Il s’est sabordé devant l’histoire, montrant du même coup que toute idée de justice internationale est une chimère.
C’est peut-être cela, au fond, qui a motivé, l’autre jour, les juges Theodor Meron (USA), Patrick Robinson (Jamaïque, GB) et Mehmet Güney (Turquie) à relâcher les organisateurs du plus grand crime de la guerre yougoslave.
Après la farce du TPI, plus personne n’aura le toupet d’essayer de faire adhérer les USA à quelque convention de justice internationale que ce soit!
Et puis, comment aurait-on pu condamner pour crimes de guerre un Etat — la Croatie — admis dans l’Union Européenne et qui en sera membre dans quelques mois?
Qu’aurait crié Gotovina du fond de sa geôle? Peut-être ceci: «Attendez! Nous n’étions pas seuls. Tout était organisé en coordination avec la CIA». Avec son patron, George Tenet en personne, en juillet 95, dans la base militaire de Šepurine. Ce n’еst pas moi qui l’affirme, mais la presse croate elle-même.
Pouvait-on le laisser crier cela?
Et Haradinaj? Un ancien videur de boîte suisse mais aussi premier ministre du Kosovo «indépendant»! Rien de moins! Pouvait-on condamner pour crimes odieux un premier ministre — même s’il s’en est lui-même vanté — au moment où la reconnaissance internationale du Kosovo, plateforme otano-narcotique, pédale dans le vide et où l’on s’apprête à jeter le peu de Serbes qui y restent sous le joug des mafias albanaises?
S’il avait osé, sur l’un ou l’autre de ces points, enfreindre la bienséance, le TPI eût démontré un certain degré d’indépendance. Ne l’ayant pas fait, il a révélé au grand jour sa fonction de massue au service de l’OTAN et justifié l’avis — à l’époque jugé extrême — de feu Alexandre Soljénitsyne, disant que le TPI ramenait la justice à l’âge de pierre.
J’exagère encore? Non. Dans le cas Gotovina, deux juges sur cinq n’ont pas voté l’acquittement. Les moins otanesques: un Maltais et un Italien. qui ont tenu à ce que leurs avis dissidents soient inclus dans le verdict. Répétons-les ici pour sauver l’honneur des magistrats.
Juge Fausto Pocar, Italie: «Je suis en accord total avec l'entièreté du jugement d'appel, qui va à rebours de tout sens de la justice.»
Juge Carmel Agius, Malte: «Je conteste fermement les fondements de l’appel interjeté par Gotovina et Markač.»
L’histoire finit toujours par remettre les choses à leur place. Nous ne savons plus ce que pensaient Créon, le juge Cauchon ou le procureur soviétique Vychinski. Nous savons seulement que Antigone, Jeanne d’Arc et les épurés de Staline figurent parmi les justes, dans la longue allée des victimes du pouvoir absolu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire