mardi 28 décembre 2010

Comment osez-vous oser?

Suite aux vœux de Nouvel An des éditions Xenia, une correspondante nous adresse un message écumant:

Comment osez-vous me dire chers amis! Alors que vous publiez des écrits d'Oskar Freisinger qui est un homme qui ne vague que sur la peur des autres et met en évidence le mal qui est en lui sur le dos d'autre communauté religieuse qu'il ne connait même pas!
Vu que vous soutenez cette personnalité je VOUS PRIERAI DE NE PLUS M'ENVOYER DU COURRIER TANT QUE OSEREZ PUBLIER UN TEL INDIVIDU 

Ce n'est pas — de loin — la première harangue à majuscules que nous recevons. Celle-ci m'a pourtant semblé toucher à un principe important qui va bien au-delà de notre politique éditoriale et de la réputation sulfureuse de l'auteur qui nous a valu cette réaction. D'où la nécessité d'une réponse:

Madame, 

Nous respecterons bien entendu votre souhait et vous supprimerons de notre liste d'adresses. Je me permets cependant de répondre à votre colère.

J'ai beaucoup d'amis dont je ne partage pas les convictions... et qui sont quand même des amis.
J'ai publié des poèmes d'Oskar Freysinger qui ne parlent ni de peur, ni de politique, ni de religion.
La mission d'un éditeur est précisément ce que vous me reprochez: OSER. Oser, pour que le public découvrir autre chose que des idées reçues diffusées par les grands médias.

J'ose publier Freysinger comme j'ai été le seul éditeur francophone à oser publier "Comment le Djihad est arrivé en Europe" de Jürgen Elsässer, une enquête qui montre que le spectre du terrorisme islamique est essentiellement un montage des services et des médias occidentaux. Comme j'ai publié "La véritable histoire de Gayoum Ben Tell" de Rafik Ben Salah, un détournement humoristique et orientalisant du mythe de Guillaume Tell, pour lequel on m'en a voulu en Suisse.

Vous pouvez détester un personnage politique sur la base des résumés malveillants qui sont faits de ses idées par ses adversaires. Vous pouvez désapprouver à titre personnel telle ou telle publication d'un éditeur. Mais vous ne pouvez nous reprocher d'OSER. Si plus personne n'ose dire et publier des choses qui déplaisent, nous tomberons définitivement dans une société totalitaire.

Je vous souhaite une bonne année!

Slobodan Despot
Directeur des éditions Xenia

Aucun commentaire: