mardi 13 novembre 2012

Djoković et Federer, le choc des civilisations

On me rapporte une remarque de Nole sur Roger, à la veille du Masters: "Moi, que je gagne ou que je perde, une ville entière va m'acclamer. Et lui?"
Le mot est plus mélancolique que malicieux. Il définit les deux mondes qui se frottent à travers leurs raquettes.
Les deux sont des héros nationaux, mais cela ne signifie pas la même chose selon les pays. L'un prend des bains de foule au milieu des fumigènes. L'autre fait l'objet d'une adoration réservée et signe des autographes. L'un affiche son drapeau national comme un doigt d'honneur face à des tribunes hostiles, l'autre affiche sa femme discrète et ennuyée. L'un fait le pitre et construit des écoles dans son pays. L'autre subordonne sa participation à l'équipe de Suisse à des engagements plus lucratifs. L'un débarque aux tournois avec le masque de Dark Vador. L'autre s'habille avec un goût sobre et pose pour "Vogue". L'insurgé contre le gendre parfait. "A tale of two countries", pour paraphraser Dickens...

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