mardi 4 septembre 2012

Richard Millet et le surréalisme

Elisabeth Lévy, dans son billet de "langue pendue" du 2 septembre, a eu la même association d'idées que moi, dans ma réponse au "Temps". Richard Millet, c'est l'esthétique surréaliste de l'assassinat glorifiée par André Breton. Sauf que Breton est encensé et Millet vilipendé...
Il n'en reste pas moins que, comme le relève E. L., le "texticule" de Millet est une provocation sans doute dispensable. "On aimerait bien, justement, pouvoir critiquer le multiculturalisme sans être embrigadé dans le camp du crime".
Cette critique, soit dit en passant, Lévy en livre l'argument à mon sens le plus indiscutable et le plus profond. Il n'est pas politique mais anthropologique et métaphysique. C'est le spectre du lit de Procuste, de la standardisation et de l'indifférentiation générale à laquelle les élites occidentales aspirent ardemment, et qui est pourtant un cauchemar kafkaïen, l'entropie installée à demeure sur une planète si belle et si diverse par nature. "On peut aussi trouver que le monde ne serait guère agréable si Alger ressemblait à Paris et Bamako à Madrid, parce qu'à la fin, tout ressemblera à tout". Voici 150 ans, un conservateur russe, Konstantin Leontiev, formulait une vision précise de ce cauchemar, fondée non encore sur la pratique, mais sur les idées dominantes de la civilisation industrielle. Son essai est comme un état du monde en 2012. Il s'intitule "L'Européen moyen, idéal et outil de la destruction universelle".

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