dimanche 14 novembre 2010

Slobodan Despot par Pascal Décaillet

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13.11.2010

Slobodan Despot, un homme libre

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Sur le vif - Samedi 13.11.10 - 18.01h

 

C’est un géant étrangement débonnaire, un fou furieux du monde des livres, un promeneur mystique amoureux du Valais. Un homme seul, un homme libre.

 

A 43 ans, Slobodan Despot a déjà plusieurs vies. Les études, puis treize années aux Editions L’Âge d’Homme, aux côtés de Vladimir Dimitrijevic, puis le grand saut pour fonder sa propre maison d’édition, Xenia.

 

Se retrouver seul, décider de lancer sa boîte. Plonger dans le vide. Assumer le risque économique. Investir. Travailler sept jours sur sept. Affronter férocement la concurrence. Tout faire soi-même. Un beau jour, magnifique, engager son premier employé. Se sentir responsable de lui. Crever de trouille qu’un pépin, style santé ou accident, ne vous arrive à vous, le patron, parce que c’est vous, pour le moment, qui êtes au centre. Rénover le matériel, réinvestir, varier les mandats : aucun d’entre eux en doit être prioritaire. Il faut se donner la liberté de pouvoir rompre à tout moment avec un client, sans que votre propre aventure entrepreneuriale soit pour autant mise en danger.

 

Tout cela, Despot a dû le vivre. Il faut imaginer la vie d’un petit éditeur en Suisse romande, demandez à Michel Moret, bourreau de travail, il en sait quelque chose. Mais notre Serbe – et c’est là que je commence à l’admirer un peu plus que la moyenne – est un esprit idéologiquement libre qui ne craint pas les postures minoritaires, ni de se foutre en pétard avec les trois quarts de la République des Assis et des cocktails. Il publie des trucs incroyables, sulfureux, risqués, provocants. Il se fait insulter, étriller, vilipender. Il n’en continue pas moins son chemin, il marche droit.

 

J’aime la solitude, le courage, l’énergie, la liberté de Slobodan Despot. Tellement loin du sirupeux venin des réunions mondaines où jacassent et caquettent les réseaux horizontaux de la Cléricature. Tellement Cyrano, celui des « Non, merci ! ». Seul. Terriblement. Mais debout.

 

Pascal Décaillet

 

Trackbacks

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Commentaires

Monsieur Décaillet, votre rapprochement idéologique avec l'UDC commence sérieusement à s’hypertrophier !

Vos derniers billets étaient déjà frappants. Et cet éditeur que vous tentez de promouvoir avec des termes inutilement dithyrambiques, n'est autre que l'éditeur du dernier livre qui promeut l’interdiction des Minarets en Suisse en mettant en scène Oskar freysinger.

C'est aussi ce livre que vous essayez de promouvoir de façon contournée en lançant des fleurs à un éditeurs dont les preuves éditoriales sont à faire.

Où est passé le Pascal Décaillet jadis pugnace, attentif à ne pas cliver la société suisse ?

Votre nouvelle posture fait peur, mais a l’avantage de faire ressortir l'homme en vous.
Nous sommes ainsi informés !

Aurez-vous l'impartialité de publier ce message sans insultes...?

Ecrit par : Francis M. | 13.11.2010

@ Francis M.

J'ai violemment combattu l'initiative sur les minarets, et regrette que le peuple suisse l'ait votée. Mais il faut accepter le verdict du peuple. Il n'a pas toujours raison, mais il est souverain. Et il faut un souverain.

En quoi publier un livre sur Oskar Freysinger serait-il scélérat ?

Ecrit par : Pascal Décaillet | 13.11.2010

Aragon fut longtemps le meilleur ami/ennemi de Drieu La Rochelle dont l'exécuteur testamentaire à la Libération fut André Malraux. Pour rappeler que la Littérature est faite par et pour des esprits libres.
Bon dimanche.

Ecrit par : Malentraide | 14.11.2010

Cher Monsieur,

Décrire un homme tel que Slobodan Despot comme un homme libre, politiquement non-affilié et entrepreneur est tellement loin de la réalité qu'il faudrait le féliciter ici très chaudement de vous avoir fait avaler de telles balivernes.

On rappellera que Despot, depuis son passage à l'Age d'Homme, puis avec ses éditions Xenia, publie une écrasante majorité d'auteurs de droite et d'extrême droite, avec un faible marqué pour les islamophobes (de gauche ou de droite, la cause est si belle qu'elle permet les mouchoirs blancs par-dessus les barbelés). On rappellera aussi que sa maison d'éditions est une SA au capital de 240'000 francs, ce qui signifie qu'il est lié à des administrateurs qui financent son travail, à perte si nécessaire : http://www.moneyhouse.ch/fr/u/editions_xenia_sa_CH-550.1.045.303-8.htm
Voilà pour l'homme libre et qui prend d'énormes risques.

Et puis publier un ouvrage sur Oskar Freysinger avec Favre, publier un recueil de poèmes de Freysinger et une traduction de Freysinger avec ses propres éditions, tout cela en moins de 24 mois, cela s'appelle je crois une affiliation politique, voire du "spin" à l'état pur au service du parti dont sa femme Fabienne Despot est d'ailleurs l'élue au Grand conseil vaudois.

En tant que Serbe moi-même, arrivé en Suisse dans les années 70, je vois avec un effarement sans cesse renouvelé l'accueil réservé ici aux représentants de cette frange politique. Parce qu'ils tiennent un discours "non politiquement correct", c'est-à-dire en tressant des lauriers à des criminels maniaques tels que Karadzic ou Milosevic, on les trouve follement libres et courageux. Où est le courage d'un homme qui, des rives du bleu Léman, pousse les Serbes de Serbie à la guerre nationaliste la plus jusqu'au-boutiste ? Où est l'indépendance d'un homme qui n'édite et ne parle que de représentants d'une seule et unique idéologie ? A cause de ces gens-là, je souffre de mes origines car on me soupçonne, dès que je prononce mon nom, de fascisme et de violence.

Slobodan Despot n'est ni libre, ni indépendant, et encore moins courageux. S'il était courageux, il serait depuis longtemps mort au front, quelque part en Bosnie. Mais non, comme son ancien gourou Dimitrijevic (le nouveau s'appelle Oskar), il laisse la piétaille d'ici et d'ailleurs crever à sa place. C'est ce type de grand esprit qui ne s'embarrassera jamais de connaître l'impact de ses propres mots.

Ecrit par : Z.K. | 14.11.2010

La défense de MM. Karadzic ou Milosevic n’est évidemment pas une chose que j’approuve. Je ne pense pas que la majorité des écrivains de l’Age d’Homme ou de Xenia se soient lancés dans cette défense, ni en privé ni en public… parce que ce n’est pas ce qu’ils pensent.

Publier les écrivains de droite ? Quel crime abominable ! Dans votre pensée, seuls les gens de gauche ont voix au chapitre ? Nous ne sommes plus dans les années 70 et 80.

Certains de vos autres propos mériteraient une discussion. Mais une chose me fait sourire. Qu’un blogueur qui se cache lui-même derrière des initiales pour vilipender un éditeur et son manque de courage, pour lui reprocher de ne rien risquer jamais, me plonge dans une rêverie sans fin !

Que risquez-vous ? Vous êtes Serbe. Je ne sache pas qu’il y ait une chasse anti-serbe ici. Vous avez le droit d’être en désaccord avec le billet de Décaillet, mais se cacher derrière des initiales pour fustiger la couardise des autres est surréaliste !

Ecrit par : Jean Romain | 14.11.2010

"Publier les écrivains de droite ? Quel crime abominable !"

Voilà la coterie valaisanne qui crie au ralliement et c'était prévisible. Où, cher Monsieur, ai-je écrit que publier des écrivains de droite était un crime ? Nulle part. Je souligne seulement que publier presque uniquement des écrivains de droite et d'extrême droite et se rengorger d'indépendance et de liberté est au minimum ironique, au maximum mensonger. Si Slobodan Despot assumait ses choix éditoriaux - le mot choix serait d'ailleurs à étudier - et reconnaissait simplement qu'il défend l'UDC, on n'aurait beaucoup moins à redire. Son indépendance d'esprit est usurpée.

Mon anonymat vous chatouille. Désolé. Moi, c'est vos points d'exclamation.

Ecrit par : Z. K. | 14.11.2010

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