jeudi 23 février 2006

Syriana


Viens de voir ce soir, à Montparnasse, le nouveau film de et avec George Clooney. En somme, dans une histoire éclatée, mais somptueusement soignée, il nous illustre la thèse d’Elsaesser: on y voit en effet le genre de régime que les Américains aiment à dorloter au Moyen-Orient, on y voit le cynisme insondable de l’establishment U.S. et sa complicité organique, indivisible, dans les razzias en cours, on y suit l’évolution psychologique d’un bon p'tit gars aussi fanatique que vous et moi — au départ — et qui finira bombe humaine...
Ce que nous clamons dans des livres quasi-underground et des revues marginales, le cinéma américain le publie à coups de millions... sans évidemment rien changer au fond de l’affaire. Au fond, le système s’en fiche. Il sait que les populations qui profitent de ses rapines pourront s’indigner, mais jamais traduire leur indignation en actes.
Tout de même: à plusieurs endroits du film, on fait dire aux personnages que l’empire anglosaxon est aux abois. On le dépeint fébrile. On entend même cette phrase incroyable : “laisserons-nous les Russes et les Chinois s’enrichir à nos dépens?”
Pouvait-on imaginer une telle interrogation il y a 12 ans, au temps de Eltsine?

Bref: à voir sans délai.

Autre chose: il nous faut une réunion d’état major au plus vite. Sérieusement cette fois.


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