Qu'est-ce que l'Occident?
Quand on nous parle de l'«Occident», sait-on de quoi l'on parle?
Qui a compris qu'il ne s'agissait ni de territoires, ni de langues, ni de peuples, mais d'un état d'esprit, ou plutôt de conscience? Peu de monde.
La plupart devront attendre l'effondrement de l'économie euratlantique pour découvrir, à la faveur de l'interpénétration des capitaux et des intérêts, mais aussi des technologies et des mentalités, que le dernier et le plus féroce avatar de l'Occident sera la Chine.
Les faisceaux de Rome n'ont-ils pas migré d'Italie au Pont, et du Pont en Moscovie, et de Moscovie à Berlin, et de Berlin en Amérique? Lorsque les Orientaux tiendront tout l'argent et l'industrie, ils ne pourront résister — le snobisme gouvernant le monde — à l'attrait de ces symboles, les plus prestigieux de l'histoire. Ils ont déjà les cravates. Ne leur reste qu'à reprendre les Aigles.
Et l'Occident aura le visage plat et les yeux bridés...
Le visionnaire Abellio, lui, l'aura compris voici un demi-siècle:
«L’Europe est fixe dans l’espace, c’est-à-dire dans la géographie, tandis que l’Occident y est mobile et déplace son épicentre terrestre selon le mouvement des avant-gardes civilisées. Un jour l’Europe sera effacée des cartes, l’Occident vivra toujours. L’Occident est là où la conscience devient majeure, il est le lieu et le moment éternels de la conscience absolue. » (Raymond Abellio, La structure absolue. Essai de phénoménologie génétique, Gallimard, 1965, p. 264)
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