jeudi 10 janvier 2013

Justice pour Luca: c'est parti d'un livre…

Scène surréaliste hier, le 8 janvier 2013, à Sion. A deux pas des institutions judiciaires du Valais, un groupe d’experts légistes du plus haut niveau, mandatés par l’Etat italien, mais travaillant bénévolement à cette mission, ont réduit la vérité officielle sur l’affaire Luca Mongelli à ce qu’elle était depuis le début: de la poudre de perlimpinpin.
Depuis onze ans, à rebours des faits, du témoignage des protagonistes et du plus élémentaire bon sens, la justice valaisanne soutenait que le garçon retrouvé gelé dans la neige avait été agressé et laissé pour mort par son propre chien. Les quatre experts italiens, chacun dans son domaine, ont démontré que c’était impossible.
Cette réfutation spectaculaire fait du drame de Luca Mongelli un cas d’école de déni de justice et de travestissement de la réalité. 
Se souviendra-t-on que la résurrection de cette affaire enterrée est due à une pétition populaire et à la sortie d’un livre aux éditions Xenia? Lorsque Canines parut, en juin 2010, le petit monde des médias entra dans une transe paranoïaque à propos de identité de son auteur, «Janus». Or, on le voit aujourd’hui, l’identité de l’auteur n’avait aucune importance. Ce qui était important, c’est que ce roman, cet «antipolar», était l’ultime canal par où une vérité étouffée avait trouvé à s’exprimer. Il était, toutes proportions gardées, le "J'accuse!" d'un procès inique qui aura hanté les Suisses. Toutes proportions gardées encore, il aura joué dans son temps et son milieu le rôle de La Case de l'Oncle Tom dans l'Amérique du XIXe siècle: pointer du doigt l'iniquité admise, la nommer comme telle et, du même coup, la rendre intolérable. 

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Si un éditeur a une raison d’être autre que commerciale, c’est bien celle-ci: offrir une plateforme où puissent s’exprimer des vérités humaines, philosophiques, culturelles que la société n’a pas l’envie ou la permission de voir. Canines, en plus d’être un roman passionnant, est le symbole même de cette mission. Aux côtés d’ouvrages tels que Comment le Djihad est arrivé en Europe de Jürgen Elsässer, La Piqûre de trop? de Spinosa et Riva, les essais de l’éco-terroriste Theodore J. Kaczynski dit Unabomber, ou l’ensemble des écrits philosophiques d’un Eric Werner, Canines fait partie de ces publications de combat qui remuent et qui interrogent leur temps, et qui justifient l’existence des éditions Xenia.

Je sais — et je relaie ici — la satisfaction et la joie qu’éprouve aujourd’hui l’auteur, Janus, en voyant comment sa démarche littéraire a pu épauler la science et la justice. Je ne sais si ce coup de théâtre permettra de retrouver le véritable agresseur. Mais je crois que Luca et les siens sont aujourd’hui soulagés et suis particulièrement fier d’avoir contribué, si modestement que ce fût, à rendre sa dignité à ce garçon martyrisé.

Slobodan Despot
Directeur des éditions Xenia

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