Physiognomonie politique
Je ne fais rien comme les autres: je serai LE chroniqueur qui ne vous infligera pas son laïus sur les élections fédérales. C’est que, ma chère Ana, je n’entends rien à la politique. Ainsi je me suis longtemps demandé pourquoi il fallait absolument avoir des appartements pour pouvoir siéger à Berne — avant de comprendre que j’avais omis une syllabe.
C’est donc d’APPARENTEMENTS qu’il s’agissait. Or là, je pige. Les histoires de génétique, ça, c’est du réel. On apparente le lièvre et la tortue, ainsi l’on est sûr que tout le monde franchira la ligne d’arrivée. Quant à savoir en quoi les hybrides issus de ces expériences sont représentatifs du reste du règne animal, c’est une autre question.
Question que je me suis tout de même posée en regardant les affiches de la campagne. On y voit des sourires trop gentils pour être même commerciaux, des faciès d’une fadeur comme seule une démocratie confite dans la routine peut en produire.
Au même moment, autour de nous paradait la tête de lion trouée du dictateur de Tripoli, le rictus impitoyable de son vainqueur islamiste, ou encore l’expression de jubilation puérile de Mme Clinton et d’autres dirigeants occidentaux, expression qui a poussé l’ambassadeur russe aux Nations Unies, M. Rogozine, à observer, perplexe, qu’ils ont l’air de « se remémorer comment, dans leur enfance, ils pendaient des chats perdus dans leur cave ». Bref, c’est la comédie humaine étendant sa palette de vices, d’appétits et de tares sur une planète engagée dans la voie du conflit et de la rapine.
Je suis un peu affligé de ne plus voir nos bénignes affiches électorales. C’était réconfortant de croire, l’espace de quelques semaines, qu’on était encore à l’école primaire.
Léman bleu, 27 octobre 2011.
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