jeudi 27 octobre 2011

La tonte

La semaine dernière, pendant quelques heures, je me suis senti slovaque. 
Pourquoi slovaque? Parce que les Slovaques ont osé réfléchir et refuser le fonds de secours européen, cette cagnotte créée dans l'urgence pour tenter d'éponger avec l'argent du contribuable les erreurs de gens pour qui le contribuable est une notion abstraite et plutôt désagréable.
Je parle de la nomenklatura politico-financière de la DESUNION européenne.
La petite Slovaquie, où l'herbe repousse à peine après la tonte communiste, estimait ne pas avoir assez de fourrage pour nourrir les vaches sacrées néo-libérales. N'importe: elle a dû revoter, fissa, et dans le bon sens avec l'aide de l'opposition social-démocrate qui est venue encore une fois, comme c'est son habitude, au secours des plus riches.
Faire voter et revoter le chaland jusqu'à la bonne réponse: voilà encore une pratique habituelle chez nos voisins, pratique qui les a conduits à cette union de tartuffes où chacun ne zieute, mais en cachette, que sur ses propres intérêts, comme il l'aurait fait au grand jour s'il avait pu s'exprimer librement.
Mais tout ceci ne sont que frivolités politiques. C'est le raisonnement économique qui surprend: une fois qu'on aura aspiré toutes les réserves de l'Européen moyen pour un renflouage auquel personne ne croit, avec quoi compte-t-on relancer sa consommation? En lui reprétant à crédit l'argent qu'on lui aura pris? A moins qu'on profite de ce choc pour prolétariser l'Europe et lui appliquer le modèle chinois, alliant le dirigisme étatique à l'esclavagisme capitaliste le plus régressif.
J'ignore la réponse. Quoi qu'il en soit, si j'étais citoyen de la désunion européenne, j'aurais bien de la peine à me convaincre de payer mes impôts...

Léman bleu, 20 octobre 2011.

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