BP-Russie: deux pouahs, deux mesures!
"La Russie se calcine, c'est la faute à Poutine": c'est le titre-phare du bulletin de nouvelles de la TSR de l'autre matin. "Je suis tombé par terre/C'est la faute à Voltaire...": voilà le fond, à peine caricaturé, de la pensée de nos médias sur les incendies et la canicule en Russie. Qui convoquent, comme toujours, à l'appui de leur critiqueune historienne de l'environnement locale (ou journaliste, artiste, activiste humanitaire...) prête à montrer du doigt l’incurie du gouvernement.
Les dirigeants russes n'ont sans doute pas la conscience écologique aussi affûtée que des bobos danois. Ceci dit, transposons. Qui depuis le mois d'avril, dans les grands médias, a songé au slogan: "L'océan n'est plus qu'une flaque (de pétrole), c'est la faute à Barack"? Ou "BP nous intoxique, merci Bush et sa clique!" Personne! On ne s'aventure pas à souligner le lien — pourtant évident — entre l'exécutif américain et ce désastre écologique majeur et impuni qu'est la fuite de pétrole du Golfe du Mexique. Ne parlons même pas de la compromission de la famille Bush, enrichie dans le pétrole. Parlons des concessions faites par le prix Nobel de la Paix Barack Obama à British Petrol, allant jusqu'à interdire l'accès aux plages polluées...
On imagine les cris d'orfraie si M. Medvedev interdisait de photographier les incendies de forêts: toute la litanie des droidlom bafoués y passerait. En revanche, l'inertie du président américain face au désastre BP, sa collusion avec la nomenklatura du pétrole, des armes et de la finance ne donnent lieu à aucun jeu de mots, à aucune intervention mondialement diffusée de Noam Chomsky ou de Justin Raimondo. Rien. L'empoisonnement du Golfe du Mexique est un pur cataclysme naturel. A la différence de la sécheresse en Russie, fomentée par Poutine!
Deux pouahs, deux mesures...
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