mercredi 3 février 2010

En fin de compte...

En fin de compte
Tu as toujours su qui j’étais
Pourquoi soudain ces larmes, ma tendre?
Tu avais dit que sur une roue
Nul lierre ne saurait prendre
En vain, tant de soie froissée.







C’est ainsi
Du chagrin ne fais pas un manège
Passe la prochaine colline éclairée
Mon empreinte s'effacera
Et comment! de ton oreiller
Comme un pas sur la neige

Je vais briser ma guitare
De ténèbre noire trop pleine
De longue date je crains ma mélopée
Elle remue en moi des gènes
Du Danube
Et je m’écoule, même sans bouger

Et pourtant
Mienne, l'aurais-tu jamais été
Si je n’étais qu’un soldat dans l’armée des hommes?
Tu avais dit que vraiment
Je ne savais compter l’argent
Et que néant était tout ce que j'offrais.

(Refrain)
En fin de compte
Tu as toujours su que j'étais une cigale
Une broche qui s'épingle mal
Que le souffle le plus léger
Pouvait m'emporter
Qu'à mi-mot je m’interromprais
Et ne me retournerais
Jamais

Tu alignes dans ta vitrine
Un monde fin de porcelaine
Mais je suis une pièce sans filigrane
Attends, c’est un conte de fées
Que tu t'imagines
Te fallait-il vraiment ce tzigane?

Non, mon âme...
Ce n’est qu’à l’automne
Qu’éclatent les couleurs des frondaisons
Toutes se ressemblent à l’été vert
En fin de compte tu savais
Très bien qui j’étais
A quoi bon ces larmes, belle femme?

Tu as toujours su, mon cœur
Que j’étais un paillasse
Que mon chapeau n'était qu'une tente
Et mes lèvres, des oiseaux moqueurs
Mais que mon oeil était muet
Que j’étais un manteau à deux faces
Que j’étais un Monsieur Foutriquet
Et rien de plus


Adapté de Djordje Balašević, Na posletku, le 17 septembre 2009.

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