lundi 8 février 2010

De l'amour absolu

Dimanche soir, j’avais promis à ma fille de l’emmener au ciné, si elle était sage.
Elle l’a été, évidemment. Nous sommes donc allés voir « Bright Star », le film de Jane Campion sur l’histoire d’amour intense et tragique entre le grand poète John Keats et une jeune couturière, Fanny Brawne.

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​screenshot_01.TQLGGthaSMaw.jpg



Fanny était une fille simple, mais une vieille âme, riche et vaste. Elle se passionna pour ce jeune homme et sa poésie. Lui était trop pauvre pour pouvoir prétendre à elle, vivait au crochet d’un ami vulgaire mais riche et doutait constamment de sa propre valeur. Évidemment, il finit tuberculeux.
Leur liaison fut magnifique, absolue et douloureuse. L'austère mère de Fanny finit par consentir à leurs fiançailles impossibles.
Pour essayer de sauver le poète, ses amis se cotisèrent pour lui payer un voyage dans le sud, en Italie. Il s’embarqua trop tard et mourut là-bas.
Ce film m’a ému. Malgré son petit côté eau de rose romantique, l’histoire a été filmée avec beaucoup de justesse et d’intimisme.
Étrangement, la nuit d'avant, où j’ai eu un sommeil haché et très bizarre, j’ai rêvé d’embarquements et de traversées en bateau. Lors du dernier voyage, j’arrivais en retard au port…
Le film, en V.O. sous-titrée, est entrecoupé de vers magnifiques. Irinaki était la seule ado dans la salle, occupée par des adultes. Elle a suivi le film captivée, le souffle coupé. Nous avons écouté le générique de fin, doublé d’un poème, jusqu’à la dernière seconde. Le film lui a énormément plu.
Puis nous sommes rentrés à la maison. Sur le chemin, j’ai mis ma main sur son épaule et je lui ai dit : « Tu aimeras peut-être un jour ainsi. Je ne sais pas s’il faut te le souhaiter. Un grand amour rend malade, il fait souffrir et il t’use le cœur. Mais quoi qu’il arrive à la fin, si un tel amour devait t’arriver, tu sauras que tu auras vécu et que ta vie aura été pleine. »
Elle m’a écouté en silence. Puis, à la maison, comme sa mère lui demandait de raconter l’histoire, elle a commencé et elle a fondu en larmes. De bonnes larmes, chaudes et abondantes comme une pluie d’été. Je l’ai prise dans mes bras et je lui ai dit : « C’est rien ma fille. C’est la vie. La vie, la vraie, est comme ça. » Alors elle s’est calmée, bien entendu, et elle m’a aidé à préparer un plat de pâtes.
Une grande âme en devenir...

A lire: les Poèmes et Poésies de John Keats

Aucun commentaire: